Questions - réponses

Quels recours en cas de rupture de relation commerciale ?

Le 09/10/2019
par Samorya Wilson
Le professionnel à qui vous fournissez des produits ou des services, de façon régulière, ne peut pas rompre vos relations d’affaires du jour au lendemain. Ainsi, l’ordonnance n° 2019-359 du 24 avril 2019 a revu les règles en matière de « rupture brutale » d’une relation commerciale établie.
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dessin représentant un homme déchirant un contrat commercial

Qu’entend-on par « rupture brutale » ?

Lorsque votre partenaire d’affaires décide de mettre soudainement fin à votre relation commerciale alors même que vous lui procurez régulièrement des produits ou des services de manière significative et stable, la rupture pourra être considérée comme « brutale ». L’appréciation de la cessation de la relation dépend aussi des dommages qu’elle vous a causé, par exemple : une diminution significative de votre marge, une augmentation des coûts ou encore une baisse importante du volume des commandes. Vous pouvez aussi vous trouver victime par ricochet, notamment lorsque vous êtes le sous-traitant touché par la rupture brutale des relations commerciales subie par votre donneur d’ordre. À noter que la rupture « brutale » peut être totale ou partielle. C’est le préjudice qu’elle a entraîné pour vous qui sera pris en compte.

Quel est le délai légitime pour rompre une relation commerciale ?

Avant l’ordonnance, la durée du préavis était appréciée au cas par cas par le juge. Afin de sécuriser le partenaire lésé en lui permettant de bénéficier automatiquement d’un certain temps pour réorganiser son activité, l’ordonnance du 24 avril instaure un délai de préavis de 18 mois. Toutefois, aucun préavis n’est requis en cas de force majeure ou en cas d’inexécution par l’autre partie de ses obligations. L’ordonnance s’applique à tous les contrats et avenants conclus depuis le 26 avril 2019 et à compter du 1er mars 2020 pour les contrats pluriannuels en cours d’exécution.

De quel recours disposent les parties ?

Si vous vous considérez comme victime d’une rupture brutale, dans un premier temps, il convient de tenter d’obtenir réparation de votre préjudice par la voie de la médiation. Ainsi vous pouvez vous rapprocher de votre Chambre de métiers et de l’artisanat qui vous indiquera la marche à suivre et, le cas échéant, vous diriger vers un centre de médiation inter‑entreprises. Vous avez également la faculté de saisir gratuitement en ligne le médiateur national des entreprises. Ce dernier tentera de trouver une solution dans un délai de trois mois. En cas d’échec de la résolution amiable du litige, il vous restera alors à introduire une action devant la juridiction civile ou commerciale compétente.

EN BREF... 

1. Degré de rupture à évaluer

L’appréciation de la cessation de la relation dépend des dommages et du préjudice causés. Une rupture « brutale » peut ainsi être totale ou partielle.

2. Un délai de préavis fixe

Précédemment, la durée du préavis était appréciée au cas par cas par le juge ; depuis l’ordonnance du 24  avril, un délai de préavis de 18 mois est instauré, sauf cas de force majeure.

3. Recours par médiation interposée

Dans un premier temps, la voie de la médiation peut suffire à obtenir réparation de votre préjudice. En cas d’échec, une action en justice est envisageable.

 

Les textes de référence :  art. L.442-1 al.2 du Code du commerce et art. L442-4 du Code du commerce

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