Tourisme

Un plan massif de soutien aux restaurateurs

Le 15/05/2020
par Samira Hamiche
Édouard Philippe a dévoilé le plan de relance de l'activité dans le tourisme. Parmi les mesures destinées à soulager les gérants d'établissement : la prolongation de l'indemnisation d'activité partielle, la mise en place d'un prêt garanti par l'État "saison" ou encore l'exonération de charges sociales et fiscales jusqu'en juin.
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Serveur portant un masque chirurgical

À l’issue de discussions nourries avec les professionnels du tourisme, le Premier ministre, Édouard Philippe, a dévoilé le 14 mai un plan "sans précédent" de 18 milliards d’euros d’engagements. 

Plusieurs mesures incitatives ont en outre été annoncées, ayant pour vocation de relancer l'activité dans les secteurs de la restauration et de l'hôtellerie, mis à mal par la crise du Covid-19. En France, le secteur du tourisme représente 8 % du PIB et plus de 2 millions d’emplois.

Les principales annonces

Le chef du Gouvernement a ainsi confirmé la possibilité, pour les Français, de "partir en vacances en juillet et en août sous réserve des conditions de l’évolution de l’épidémie et de possibles restrictions très localisées". Ces vacances concerneront le seul périmètre de la métropole et des Outre-Mer. Autre mesure incitative : le doublement du plafond journalier du titre-restaurant, de 19 à 38 euros. Ce dernier sera mis en place uniquement à compter de la réouverture des restaurants.

Par ailleurs, un calendrier de réouverture des restaurants et hôtels a été défini, avec la date prévisionnelle du 2 juin en zones vertes. En zone rouge, la réouverture sera fonction de la progression de l'épidémie.

Côté finances, les professionnels du tourisme seront exonérés à 100 % des charges sociales et patronales, de mars à juin 2020. Une déclinaison du prêt garanti par l'État (PGE) sera déployée pour le secteur : le PGE "saison". Son accès sera plus simple que le PGE mis en place en mars, car il tiendra compte des trois meilleurs mois de l'année précédente. L'enveloppe des prêts tourismes distribués par Bpifrance passera, elle, de 250 millions d’euros à 1 milliard d’euros. 

Les organisations professionnelles du tourisme ont également obtenu le remboursement des prêts des TPE, PME sur douze mois, au lieu de six actuellement.

L’indemnisation de l’activité partielle se voit, elle, prolongée jusqu’à la fin de l’année 2020. Le fonds de solidarité restera lui aussi ouvert jusqu’à la fin de l’année pour les entreprises jusqu’à 20 salariés et 2 millions de chiffre d’affaires.

En outre, les collectivités locales pourront prévoir des allègements de taxe de séjour et le dégrèvement de deux tiers des cotisations foncières que l'État financera à 50%. Une disposition qui devrait figurer dans la prochaine loi de finance rectificative. 

Enfin, un guichet unique sera mis en place pour centraliser les aides et démarches relatives au secteur du tourisme.

Il reste des "points noirs"…

Engagée au cœur des discussions, l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH) a salué les avancées de ce plan massif. Subsistent toutefois des "points noirs", selon l'organisation.

L'UMIH déplore ainsi "l’attitude du monde des assurances qui n’alimentera le fonds d’investissement qu’à hauteur de 1 milliard d’euros alors que les pertes d’exploitation sont déjà montées à 10 milliards et qu’elles sont appelées à se poursuivre". L'organisation réclame ainsi au Gouvernement "de légiférer pour contraindre les assurances à prendre en charge une partie de la perte d’exploitation subie par les entreprises pendant les mois de fermeture". De son côté, l’UMIH travaille à une offre d’assurance qui pourra être proposée aux entreprises du secteur CHRD.

Autre point de mécontentement : la prise en charge des loyers, "véritable bombe à retardement". L'UMIH réclame "l’annulation des loyers pour six mois qui serait compensée pour les bailleurs par le fonds de solidarité pour ne pas exporter la crise vers d’autres secteurs". 

L'organisation demande en outre la prolongation de l'exonération de charges sociales et fiscales, jusqu'à la fin de l'année 2020.

Enfin, l'UMIH souligne que "le travail en lien avec les services de l’État sur les protocoles sanitaires n’est pas terminé". "Il y a, pour la profession, une ligne rouge : imposer 4 m2 de distanciation dans les restaurants et bars comme pour les commerces… Les professionnels "s’impatientent de recevoir le protocole validé par le Gouvernement car un restaurant et un hôtel n’ouvrent pas en 24 h, cela se prépare !"

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