Orientation

"Venez comme vous êtes... dans l'Artisanat!"

Le 21/07/2017
par Samira Hamiche
Le chiffre est - hélas - monumental : à ce jour, près de 90 000 bacheliers se savent pas où ils iront à la rentrée prochaine, faute de place dans les établissements du supérieur. Bernard Stalter, président de la Chambre de métiers et de l'artisanat d'Alsace et de l'APCMA, lance un appel solennel auprès de ces jeunes. Objectif : les amener à s'intéresser aux filières prometteuses de l'artisanat et à s'y orienter.
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Filières saturées, sélections de plus en plus restrictives : décrocher son "précieux sésame" n'est plus un gage d'entrée à la fac ou dans une prépa. Les métiers de l'artisanat, eux, accueillent les apprentis à bras ouverts.

Ils pensaient pouvoir enfin souffler... Quelque 90 000 bacheliers se retrouvent finalement sur le carreau pour la rentrée. En proportion, ce chiffre représente 14% des 641 700 diplômés de la promotion du Baccalauréat 2017 : un record ! Universités débordées, filières sélectives et numerus clausus : autant de barrières pour ces jeunes, confrontés aujourd'hui aux limites de l'orientation scolaire.

"Ces jeunes sont les victimes collatérales d'une hausse démographique non anticipée et d’un grave défaut d’orientation durant les années collège et lycée", dénonce Bernard Stalter, Président de la Chambre de métiers et de l'artisanat d'Alsace et Président de l'APCMA, dans un communiqué diffusé vendredi 21 juillet.

Bernard Stalter en appelle à "rompre avec cette vision monolithique de l’orientation scolaire qui ne comprend toujours rien à l’opportunité que représentent les filières professionnelles, comme celles de l’artisanat". Déconsidérées, ou du moins peu valorisées par l’Education nationale, les filières de l’artisanat sont pourtant synonymes d’excellence et "préparent à 250 métiers qui font vivre nos campagnes et nos villes", rappelle-t-il.

"En 2014, Francois Hollande avait fixé pour objectif de parvenir à 500 000 apprentis en 2017, nous en sommes encore loin. En grande partie parce que le système scolaire n’a toujours pas compris que l’apprentissage était une chance pour nos jeunes", déplore Bernard Stalter.

" J’appelle les jeunes bacheliers à venir toquer aux portes de nos entreprises pour s’épanouir dans les métiers d’aujourd’hui et ceux de demain ! Nous avons besoin de vous et vous avez besoin de nous ! "

Sens, emploi et reconnaissance

A mille lieues des carrières abstraites auxquelles préparent parfois l’université et les "grandes écoles", les métiers des cinq secteurs de l’artisanat apparaissent comme plus concrets et bien plus synonymes d’épanouissement au travail. Ils "accueillent de plus en plus de diplômés des filières classiques qui se réorientent par la voie de l’apprentissage", note Bernard Stalter. Un ouvrage signé Jean-Laurent Cassely s’est d’ailleurs récemment fait le relais de ces reconversions vers des métiers empreints "de sens".

L'artisanat, c’est aussi un vivier d’emplois, chiffres à l’appui : "nos filières garantissent à 8 jeunes sur 10 un emploi à l’issue de leur formation", rappelle le président de la CMA d’Alsace. A ce jour, 25% des chefs d’entreprise de l’artisanat ont plus de 55 ans. Ces artisans n’attendent qu’une chose : former la relève, pour ne pas laisser périr leur savoir-faire.

Autre carte de l’artisanat : l’excellence. "Ces jeunes apprentis deviennent des entrepreneurs talentueux, des chefs d’entreprise reconnus, primés parfois des plus hautes distinctions, tel que le titre de Meilleur ouvrier de France et contribuent au rayonnement de la France à l’étranger".

www.choisirlartisanat.fr/les-formations

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