Baromètre ISM - MAAF

Création d'entreprise : les artisans font cavalier seul

Le 04/12/2019
par Samira Hamiche
Le dernier baromètre ISM-MAAF de l'Artisanat fait état d'un bond notable de la création d'entreprises artisanales en 2018, particulièrement dans les métropoles. Revers de la médaille : ces créations génèrent peu d'emplois salariés, car les nouveaux arrivants se sont le plus souvent installés seuls.
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Publié en novembre, le dernier baromètre de l'Institut supérieur des métiers (ISM) - MAAF Assurances confirme le succès des installations dans l'Artisanat. En 2018, les Chambres de métiers et de l'artisanat (CMA) ont immatriculé 177.500 entreprises, soit 13 % de plus qu'en 2017. 

Ces créations sont particulièrement concentrées dans les métropoles (+ 15 %) : plus de 3 créations d'entreprises sur 10 qui (32 %) ont ainsi été enregistrées dans une grande ville. La hausse des créations d'entreprises artisanales dépasse même les 20% à Metz, Bordeaux, mais aussi dans les métropoles du Grand-Nancy et Rouen-Normandie.

Les taxis en tête, le BTP remonte la pente

Si la hausse générale a bénéficié à tous les secteurs, l’activité de taxi / VTC est, pour la seconde année consécutive, la première activité d’installation artisanale, avec 13.800 installations en 2018 (+ 21 % par rapport à 2016). Suivent les entreprises de nettoyage des bâtiments, avec 11.500 créations et les entreprises de maçonnerie générale (11.400 créations).

Par ailleurs, le nombre de créations progresse fortement dans les activités de service (+ 17 %), mais aussi "de manière plus inattendue", note l'ISM, dans les activités de l’artisanat de fabrication (+ 17 %). Le BTP repart lui aussi à la hausse (+ 11 %). 

Des créations... en solo

Fait "préoccupant", note l'ISM, 95 % des créateurs se sont lancés seuls dans l'aventure entrepreneuriale (contre 80 % en 2007). Ainsi, seules 5 % des entreprises créées emploient des salariés au démarrage de l’activité !

Parmi les artisans "en solo", 7 sur 10 (68 %) ont opté pour l’entreprise individuelle (4 points de plus qu’en 2017), que ce soit sous sa forme classique (42 %), ou sous le régime micro-entrepreneur (26 %). 

L'ISM explique ce phénomène par deux facteurs : la mise en place du régime micro-entrepreneur et la baisse des créations par reprise d’entreprises, pourtant plus génératrices d’emplois. En effet, les 2/3 des entreprises reprises emploient en moyenne 2,3 salariés... 

"Les statistiques montrent en outre que les entreprises reprises sont globalement plus pérennes même si certains écueils sont à éviter : au bout de deux ans d’activité, 60 % d’entre elles ont un chiffre d’affaires en hausse", développe Catherine Elie, Directrice des études et du développement économique de l’ISM.

Les reprises en perte de vitesse

Mais les artisans porteurs de projets ont soif de neuf. Reprendre une entreprise existante, qu'elle soit en difficulté ou non, séduit peu : ce schéma concerne moins d’une installation sur 10 (soit 9 % des installations, hors micro-entrepreneurs).

Plus d'un repreneur sur 2 (53 %) est étranger à l’entreprise transmise, 25 % y étaient salariés, 12 % sont membres de la famille du cédant et 11 % proviennent du réseau professionnel du cédant.

L'âge moyen des repreneurs est de 41 ans. Majoritairement, ces derniers étaient ouvriers ou techniciens (70 %) ; 14 % étaient dirigeants d’entreprise, 12 % cadres d’entreprise (en reconversion). Ce dernier profil est plus présent parmi les repreneurs du BTP (19 %) et les repreneurs d’entreprises de 3 salariés et plus (20 %).

>> Consulter l'intégralité de l'étude

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