Baromètre

La proximité, la "valeur refuge" qui redessine le commerce

Le 09/11/2020
par Cécile Vicini
Les chiffres de l’Insee, relayés dans l’Observatoire de la petite entreprise de la FCGA et Banque Populaire, ne trompent pas : le commerce de détail a été largement impacté en 2020 et ce, malgré un rebond à la fin de l’année 2019. Dans ce contexte sanitaire et économique complexe, une catégorie se démarque malgré tout : les commerces alimentaires traditionnels. Une performance qui souligne l’intérêt grandissant pour la proximité dans les processus d’achat des Français.
Partager :

La Fédération des Centres de gestion agréés (FCGA) et Banque populaire ont dévoilé le 5 novembre les chiffres de L’Observatoire de la petite entreprise. Il établit que la "proximité" est la nouvelle "valeur-refuge" dans le secteur du commerce.

S’appuyant sur des données empiriques (liasses fiscales représentatives du chiffre d'affaires réel) issues d’un échantillon de 20.000 entreprises adhérentes au réseau des Centres de gestion agréés (CGA) et sur les chiffres de l’Insee, ce document met en avant les progressions et les reculs des différents secteurs ainsi que le bilan social dans les entreprises, tous secteurs confondus. 

Les ventes du commerce de détail en progression 

Depuis le premier confinement à la mi-mars 2020, les secteurs de la consommation ont été durement touchés comme le secteur de l’habillement (-1,9%) ou encore celui de la chaussure (-1,2%). 

Les secteurs en nette progression sont l’équipement du foyer (+3,2%), les petites surfaces et magasins bio (+10,2%), la vente à distance, à domicile et commerce de détail sur éventaires et marchés (+3,2%) et enfin le commerce et de la réparation de véhicules automobiles et de motocycles (+3,4%). 

Les commerces de boucherie, alimentation générale et primeurs à l’honneur ! 

En ce qui concerne les chiffres portant sur les performances des entreprises artisanales spécialisées dans le détail alimentaire :

  • Alimentation générale : +26%
  • Boucherie-charcuterie : +13,3%
  • Primeurs : + 11,9%

La dimension de ces structures va au delà du commerce "standard" : elles sont également synonymes de lien social. Un atout majeur à l’heure où les Français ont été (et sont toujours) confinés. Elles sont considérées comme des points phare pour l’animation de la vie locale et la vie de quartier ainsi que pour favoriser les échanges entre les habitants. 

Les commerces alimentaires les plus durement touchés sont : 

  • Les pâtisseries (-24,4%)
  • Les charcuteries (-9,8%) 
  • Les cavistes (-7,8%)

Un bilan social nuancé 

Si l’on se réfère au premier trimestre de l’année 2020, le commerce, de façon générale, a largement été touché, même si un rebond avait été observé en 2019. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 

→ 22.000 salariés ont perdu leur emploi

→ 68% des salariés du commerce étaient concernés par une demande d’autorisation pour l’activité partielle au 22 juin 2020.  

Dans les entreprises dont l’effectif dépasse les 10 salariés, cette crise s’est manifestée par l’annulation, voire le report d’embauches ainsi que le non-renouvellement de contrats CDD.  

Deux secteurs, qui ne sont pas concernés par les fermetures administratives du confinement, se démarquent de cette tendance : la vente à distance ainsi que le commerce alimentaire. 

La proximité, un critère de plus en plus populaire 

"Les artisans ont là une vraie carte à jouer : aujourd'hui la proximité attire les gens ! On voit d'ailleurs, depuis la pandémie, à quel point les consommateurs sont attachés à leurs producteurs. Le local est une valeur qui peut aussi inspirer les entreprises du non-alimentaire. Les valeurs écologiques, la lutte contre le gaspillage alimentaire, la solidarité sont également des tendances à prendre en compte", Pascale HEBEL, Directrice du Département Consommation du CREDOC .

>> Consulter l'étude en ligne sur le site de la FCGA.

Partager :