Politique

CMA France et Régions de France appellent le Gouvernement à sauver l’apprentissage dans les premiers niveaux de qualification

Le 07/02/2024
par Cécile Vicini
CMA France, par la voix de son président Joël Fourny, et Régions de France, viennent de lancer conjointement un appel au gouvernement au sujet du financement de l'apprentissage. Ambition : l'inciter à revenir sur la baisse des niveaux de prise en charge des contrats, qui impacte fortement les premiers niveaux de qualification, comme les CAP, essentiels au dynamisme de l'artisanat.
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Le 6 février dernier, Joël Fourny, président de CMA France, était convié à une réunion avec la Commission Éducation, Orientation, Formation et Emploi de Régions de France, présidée par François Bonneau, président de la Région Centre-Val de Loire. 

Cette rencontre faisait suite à l'entretien du 16 janvier dernier entre Joël Fourny et Carole Delga, présidente de Régions de France, au cours duquel les deux entités étaient arrivées à une appréciation commune au sujet du financement de l'apprentissage.

Constat : il y a urgence à prendre des mesures correctives pour préserver l’apprentissage et sauver la rentrée 2024 pour garantir l'avenir des métiers artisanaux.

Un appel unanime à préserver l'apprentissage aux niveaux de qualification initiaux

CMA France et Régions de France lancent ainsi un appel pressant au gouvernement pour qu'il prenne des mesures immédiates visant à préserver et renforcer l'apprentissage aux niveaux de qualification initiaux. C'est à ces niveaux que ce dispositif de formation s'avère le plus efficace pour une insertion durable dans le monde professionnel.

Ces mesures doivent éviter l'arrêt des formations et sauver la "rentrée" 2024. Pour les rentrées suivantes à partir de 2025, ils exhortent également le gouvernement à entamer rapidement la concertation annoncée pour la fin de l'année 2023, mais qui n'a toujours pas commencé, en vue d'une réforme approfondie des modalités de prise en charge des contrats d'apprentissage.

L'enseignement supérieur privilégié

Bien que la loi du 5 septembre 2018 ait eu un impact positif sur le nombre d'apprentis, cette augmentation a principalement concerné les formations de niveau supérieur. Pour preuve : 37% seulement des effectifs d'apprentis actuels proviennent de formations de niveaux 3 et 4. Ils étaient 75% il y a dix ans !

Les récentes décisions du gouvernement concernant la régulation des dépenses en faveur de l'apprentissage risquent d'aggraver ce déséquilibre.

Des formations et des CFA menacés 

La diminution des niveaux de prise en charge des contrats d'apprentissage en septembre 2023 (en moyenne de -5%) a surtout impacté les formations de niveau 3, bien que France Compétences ait noté une augmentation significative de leur coût de plus de 10% entre 2021 et 2022.

Pour les formations prisées dans le secteur de l'artisanat et des métiers, la moyenne des baisses atteint 7,4% voire même 8% pour les CAP.

Conséquence : CMA France et Régions de France alertent sur le danger imminent pour les CFA, contraints à très court terme de fermer des sections de formation déséquilibrées financièrement, voire de fermer des sites entiers de formation. Et ce alors que les conseils régionaux, qui ne disposent plus que de moyens réduits pour accompagner les CFA, ne pourront pallier les baisses de niveaux de prise en charge.

"Pour l'Artisanat, l'apprentissage est essentiel pour former à un métier en proximité et contribuer au développement de l'emploi et à la vitalité économique des territoires."

Autre risque induit si les effets néfastes de ces baisses ne sont pas corrigés rapidement : que l'apprentissage ne puisse plus remplir son rôle en faveur de l'emploi des jeunes et du développement des entreprises, en particulier dans les territoires ruraux et les quartiers politiques de la ville.

 

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