Étude

L'apprentissage, premier de la classe en matière d'emploi

Le 09/09/2020
par Samira Hamiche
Si la crise sanitaire a porté un coup de frein à l'essor de l'apprentissage, cette voie pourrait néanmoins tirer son épingle du jeu ces prochains mois, notamment grâce à un fort taux d'employabilité.
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Apprentie peintre en bâtiment

L'apprentissage, toujours bon élève malgré la crise sanitaire ? Publié le 8 septembre, le dernier baromètre Institut Supérieur des Métiers (ISM) - MAAF consacré aux chiffres de l'apprentissage dans l'Artisanat laisse entrevoir des perspectives relativement encourageantes. 

Après deux années fastes, marquées par un bond des entrées en apprentissage (effectif en hausse de 2 % en 2018 et 2019, 150.000 apprentis pour l'année scolaire 2018-2019), la pandémie a brusquement infléchi la tendance. De mars à juin 2020, 25.000 apprentis de l'artisanat ont ainsi dû cesser leur travail suite à la fermeture administrative de leur entreprise d'accueil. Les activités de services ont été les plus sévèrement touchées : coiffure (17.000 apprentis), soins de beauté (4.100) et commerce de fleurs (3.100).

Un emploi à la clé pour 8 apprentis sur 10

Frilosité de certains employeurs en difficulté financière, hésitation des jeunes face à leur orientation... Malgré les incertitudes de la rentrée 2020, l'apprentissage conserve un atout quasi-immuable, à savoir l'excellent taux d'emploi qui lui est associé.

Brevet professionnel (BP) en poche, 8 apprentis de l'Artisanat sur 10 (83 %) ont ainsi une chance d'être embauchés dans les sept mois suivant la fin de leur formation, et 6 sur 10 (60 %) sont embauchés en CDI. A titre de comparaison, un élève sortant de BTS a un peu moins de 7 chances sur 10 (68 %) d'être intégré à une entreprise. 

De bons chiffres, qui s'expliquent mécaniquement : près d’un apprenti sur deux (46%) est en effet embauché par son entreprise d'accueil. Une tendance plus forte dans le BTP (52 % d'apprentis recrutés) et dans les services (46 %). 

Le diplôme, un rempart contre le chômage ?

Le baromètre ISM-MAAF relève quelques disparités régionales. Les régions Pays de la
Loire, Bretagne et Bourgogne-Franche-Comté affichent les taux d'emploi les plus élevés (respectivement 80, 74 et 73 %). Il est en revanche plus faible en Provence-Alpes-Côtes-d’Azur et dans les Hauts-de-France (59 %).

Comme l'explique la Directrice des études et du développement économique de l’ISM, Catherine Elie, les taux d’insertion dans la vie active "dépendent sans surprise du contexte économique local : ils sont ainsi généralement moins bons dans les territoires fragilisés, avec un taux de chômage important ou en désindustrialisation."

Dans les mois à venir, les non-diplômés seront les plus vulnérables. Un leitmotiv dans les épisodes de crise économique... Ainsi, analyse Catherine Elie, "l’obtention du diplôme par les apprentis protège pour l’entrée dans la vie active, encore plus si l’on pousse son apprentissage jusqu’au BP ou au BTS."

L'apprentissage, de plus en plus choisi 

 

Le panorama de l'ISM souligne une tendance grandissante ces dernières années : l'entrée en apprentissage par choix. Si une grande majorité (54 %) des apprentis en CAP provient du collège, 13 % sont déjà diplômés de l’enseignement professionnel ou de l’enseignement général. Les 33% restants sont des décrocheurs du lycée ou de l’université. En outre, les plus de 26 ans sont désormais plus nombreux à se lancer (1.600 apprentis à la rentrée 2020).

>> Consulter les chiffres-clés du dernier baromètre ISM-MAAF

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