Mesures sanitaires : quel surcoût pour les entreprises du bâtiment ?
Astreintes à des mesures de sécurité sanitaire, les entreprises artisanales du bâtiment doivent gérer - et encaisser - les coûts supplémentaires liés à l'achat de matériel et au protocole d'hygiène. Afin de quantifier ces surcoûts, la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb) a mené une enquête permettant d'identifier les principaux postes d'investissement.
Au global, la Capeb estime les surcoûts liés aux mesures sanitaires entre 10% et 20% du coût journalier. "Les situations sont très différentes dans le neuf (+ 10 %) ou en rénovation(+10 à +20%)", précise l'organisation professionnelle.
Les principaux postes de dépenses
La Capeb a mis en lumière trois grands postes de surcoût : la coactivité, la désinfection et les équipements de protection.
La coactivité est le facteur de surcoût le plus important : il représente entre 4 et 10 % du coût journalier, et peut grimper jusqu’à 50 % du surcoût sanitaire total. La distanciation sanitaire "oblige les équipes, les salariés et les métiers à intervenir successivement sur un chantier, ce qui allonge, de surcroit en site occupé, les délais de réalisation", développe la Capeb.
"Perdre des heures, perdre du temps, protéger efficacement ses salariés et ses clients augmentent les charges."
Vient ensuite le surcoût lié à la désinfection (décontamination, nettoyage du matériel, outillage supplémentaire...) : entre 4 et 8 % du coût journalier à l'achat d'équipements (gants, masques, gel...).
Enfin, la Capeb estime entre 2 et 4 % du coût journalier le surcoût lié à l'achat d'équipements (gants, masques, gel...).
Les difficultés subsistent...
Dans son bilan, la Capeb alerte par ailleurs sur une série d'autres difficultés consécutives à la crise sanitaire, qui ont pour effet de ralentir les chantiers.
La Capeb cite en premier lieu les difficultés d’approvisionnement en matériaux et matériel, notamment en provenance d’Espagne et d’Italie. Les contraintes administratives liées au Covid-19 ne laissent pas non plus de répit aux artisans.
Du fait de la réticence des particuliers à entamer des travaux, les reports et annulations de chantiers mettent également les artisans du bâtiment en difficulté.
Enfin la gestion des déchets reste un sujet délicat : du fait du ralentissement de l’enlèvement des déchets du BTP pendant le confinement, les déchets se sont accumulés dans les entreprises.
7 chantiers sur 10 ouverts
Le déconfinement et les recommandations sanitaires de l'OPPBTP ont permis à la plupart des entreprises de reprendre leur activité. Ainsi, l’enquête-flash GIE-CERC montre qu’au 14 mai, 72 % des chantiers étaient ouverts, contre 53 % au 5 mai. Et au 14 mai, 37 % des chantiers affichaient un niveau d’activité normale alors qu’ils n’étaient que 22 % avant le déconfinement.
Cette reprise a permis de maintenir l’activité de 76 % des salariés du BTP et intérimaires ETP (équivalent temps plein), contre 57 % au 5 mai.
Les chiffres du GIE-CERC indiquent toutefois des disparités entre les régions. La part des chantiers en activité normale en Île-de-France est plus faible (22 %) que dans le Sud-Est de la France (36%) et le Nord-Est (48%).
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