Bijoutiers-joailliers

Maillons forts de la transmission

Le 15/12/2016
par Samira Hamiche
Associés au luxe, les bijoutiers-joailliers sont les gardiens de techniques de fabrication rigoureuses et ancestrales. À leur compte ou au service de grandes maisons, ils sont aujourd’hui 9 000 en France à perpétuer ces savoir-faire. Une passion qui inspire les nouvelles générations.
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Michel Baldocchi, directeur des écoles BJOP, liées à l’UFBJOP (Union française de la bijouterie, joaillerie, orfèvrerie, des pierres et perles)

Une filière toujours attractive

"Bijoutier-joaillier, c’est le plus vieux métier du monde", plaisante Michel Baldocchi, directeur des Écoles BJOP, qui fêtent leurs 150 ans en 2017. Et pour cause. Multiséculaires, les gestes de la bijouterie-joaillerie n’ont pas fini de séduire. Le plus souvent, c’est bac en poche que la plupart des élèves des écoles BJOP entament leur formation initiale, continue ou en alternance. L’école BJOP et le CFA accueillent 300 jeunes de 16 à 25 ans, mais le noyau dur est composé de 18-20 ans.

"On note aussi une forte féminisation du métier - 70 % - depuis une vingtaine d’années." Preuve de l’attractivité du métier, nombreux sont les adultes en reconversion à passer leur CAP dans le cadre d’un CIF (école BJO formation). En outre, les écoles forment de plus en plus d’étudiants étrangers, "issus de filières très qualitatives". La bonne santé du marché explique pour beaucoup le rayonnement du métier. "La demande de formation est forte car c’est un secteur porteur, dynamique, qui exporte beaucoup et qui n’est pas délocalisé." La solidité de l’ancrage historique joue aussi en faveur de la filière.

Une formation transdisciplinaire

Comme de nombreux métiers de l’artisanat, la bijouterie-joaillerie est impactée par le numérique. Parallèlement aux méthodes traditionnelles, comme le dessin à la gouache ou le prototypage à la cire, les élèves travaillent avec des logiciels de CAO et CFAO (conception et fabrication assistées par ordinateur) ou encore d’imprimantes 3D. "Mais l’un ne va pas sans l’autre : les techniques traditionnelles restent au centre", nuance Michel Baldocchi.

L’histoire de l’art, le dessin et les matières classiques sont également enseignés aux élèves, qui bénéficient alors d’un solide bagage. Garants de la transmission, les artisans sont très impliqués dans la formation de la relève. "Ceux qui enseignent aux écoles BJOP ont pour la plupart une vingtaine d’années d’expérience."

Une forte sécurité de l’emploi

Au sortir de leur formation, 9 élèves sur 10 s’orientent vers le salariat. "Cela correspond à la réalité de l’offre, qui est très importante." Les principaux employeurs restent les grandes maisons et les sous-traitants mais les artisans embauchent aussi lorsqu’ils le peuvent. "Les grandes marques se développent et ont besoin d’une main-d’œuvre bien formée." 

Du fait de la cherté des matières premières, rares sont les jeunes diplômés à s’installer d’office à leur compte. "Lorsqu’ils le peuvent, ils reprennent des entreprises existantes, familiales ou non." Débuter au service de maisons réputées présente un avantage de taille : "Cela permet d’améliorer ses compétences et d’acquérir des techniques plus subtiles pour aller au bout du savoir-faire." Les joailliers-créateurs ont une prédilection pour Paris, quand les bijoutiers traditionnels s’implantent avec succès sur tout le territoire. "Ils trouvent facilement leur place en centre-ville, avec une offre traditionnelle et familiale."

http://union-bjop.com

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