Enquête

Plan de relance : plus d’un chef d’entreprise sur deux le juge trop complexe

Le 27/10/2020
par Julie Clessienne
Présenté le 3 septembre dernier, le plan de relance du gouvernement a vocation à participer à la refon-dation économique, sociale et écologique du pays. Parue le 27 octobre, une enquête Xerfi Specific, menée pour le compte de l’U2P, indique que plus de la moitié des chefs d’entreprise interrogés (53 %) ne solliciteront pas ces dispositifs qu’ils estiment trop complexes et chronophages. Le sondage éclaire également sur les objectifs jugés prioritaires par les chefs d’entreprise de proximité.
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100 milliards d’euros, dont 40 fléchés directement vers les TPME… Telle est la somme mise sur la table par le gouvernement pour son plan baptisé "France Relance", dévoilé le 3 septembre 2020. Inscrit dans la continuité du soutien apporté par l’État aux entreprises, commerçants et artisans depuis le début de la crise sanitaire, ce plan se compose de 70 mesures réparties autour de trois axes : la transition énergétique, la cohésion sociale et la compétitivité. Encore faut-il qu’artisans et commerçants s’en emparent !

Si Alain Griset, ministre délégué aux PME, soulignait dans une interview accordée au Monde des Artisans le 28 septembre qu’il souhaitait assurer le "service après-vente", pour que chaque chef d’entreprise sache comment solliciter ces aides, une enquête menée au troisième trimestre 2020 auprès de 6.200 chefs d’entreprise de proximité par Xerfi Specific pour le compte de l’U2P met en lumière pour l’heure un certain scepticisme…

Le sondage révèle ainsi que "plus de la moitié des chefs d’entreprise interrogés (53 %) affirment qu’ils ne solliciteront pas les dispositifs du plan de relance, jugés trop complexes et chronophages". Un résultat qui pousse l’U2P à demander au gouvernement de simplifier l’accès aux mesures du plan de relance à destination des petites entreprises. En réponse, le gouvernement aurait annoncé la parution prochaine d’un guide explicatif pour les TPE-PME, à l’instar de celui dédié à l’industrie. Un nouveau site a également vu le jour récemment. Il centralise l’ensemble des mesures du plan de relance et oriente les bénéficiaires – particulier, TPE, PME, ETI, collectivité locale ou administration – sur les modalités d’accès aux différentes mesures, selon leur besoin (écologie, emploi, financement, santé…).

« Il est indispensable que le plan France Relance soit plus massivement dirigé vers les entreprises de proximité. (...) Il faut automatiser autant d’aides que possible, réduire considérablement les démarches et s’assurer qu’une information exhaustive est donnée aux entreprises. Un suivi associant les représentants des entreprises de proximité, est crucial. », Laurent Munerot, président de l’U2P

Compétitivité, écologie et cohésion sociale jugées prioritaires

Interrogés sur les objectifs prioritaires du plan de relance, les artisans, commerçants et professionnels libéraux interrogés ont opté pour la compétitivité (39%), l’écologie (37%) et cohésion sociale (34%).

Sur la compétitivité qui concentre le plus de suffrages, les chefs d’entreprise préconisent d’abord et à 54% la baisse des impôts de production (prévue dans le projet de finances pour 2021), devant le renforcement des fonds propres des entreprises (28%), la transformation numérique (16%), et le soutien à l’exportation (9%).

Sur le volet de l’écologie, les attentes se portent à la fois sur le développement des circuits courts (34 % avec un pic à 61 % pour l’hôtellerie-restauration), la rénovation énergétique des bâtiments (28 % avec un pic à 50 % pour l’artisanat du bâtiment) et la décarbonation de l’industrie (24 % avec un pic à 50 % pour les professions libérales de la santé).

Enfin, sur le sujet de la cohésion sociale, les priorités identifiées vont à la sauvegarde de l’emploi par un soutien à l’activité partielle pour près de la moitié des répondants, devant l’aide aux employeurs (37%) et la redynamisation des centres-villes (30%).

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