Santé

Le risque de décès augmente au delà de 55 heures de travail par semaine

Le 26/05/2021
par Cécile Vicini
C’est la conclusion d’une étude publiée conjointement par l’Organisation mondiale de la santé et l’Organisation internationale du travail. Menée avant l’épisode pandémique, elle met en avant un constat édifiant : travailler plus de 55 heures par semaine entraînerait une hausse de 35 % du risque d’accident vasculaire cérébral. Décryptage.
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Publiée dans la revue Environment international, l’étude synthétise un travail empirique mené sur plusieurs milliers de participants. Elle a été reprise par Le Monde et l’AFP (Agence France Presse). 

« Travailler 55 heures ou plus par semaine représente un grave danger pour la santé », a précisé la Dr Maria Neira, directrice du département Environnement, changement climatique et santé à l’OMS.

Des impacts alarmants sur la santé des travailleurs 

La conclusion de l’étude met en avant des chiffres en nette hausse dès lors que le volume horaire dépasse les 35 heures hebdomadaires :  

+35 % de risque d’accident vasculaire cérébral (AVC) ;

+17 % de risque de décès d’une cardiopathie ischémique par rapport à des horaires de 35 à 40 heures de travail par semaine. 

Les conclusions de l’Organisation Mondiale de la Santé sont sans appel :

« Maintenant que l’on sait qu’environ un tiers du total de la charge de morbidité estimée liée au travail est imputable aux longues heures de travail, cela en fait le premier facteur de risque de maladie professionnelle ».

Des risques accrus avec la pandémie 

Les experts de l’OMS se montrent inquiets, notamment face à l’augmentation du nombre de travailleurs qui cumulent les heures. Selon le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’organisation, la pandémie n’aura aucun effet bénéfique sur l’inversion de la tendance, bien au contraire : 

« Le télétravail est devenu la norme dans de nombreux secteurs d’activité, estompant souvent les frontières entre la maison et le travail. Par ailleurs, de nombreuses entreprises ont été contraintes de réduire ou d’interrompre leurs activités pour économiser de l’argent et les personnes qu’elles continuent d’employer finissent par avoir des horaires de travail plus longs ». 

Face à une telle modification des habitudes salariales, il en appelle à la responsabilité de toutes les structures dont dépendent les salariés concernés :

« aucun emploi ne vaut que l’on prenne le risque d’un AVC ou d’une maladie cardiaque. Les gouvernements, les employeurs et les travailleurs doivent collaborer pour convenir de limites permettant de protéger la santé des travailleurs ».

>> Consulter l’intégralité de l’étude (en anglais).

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