BTP

Pour sa rentrée, la CAPEB alerte sur la baisse d'activité dans le bâtiment

Le 14/09/2023
par Cécile Vicini
Un état alarmiste qui n’est pas nouveau. Il y a déjà un an, la CAPEB alarmait sur la baisse de l’activité des entreprises artisanales du bâtiment et sur leur capacité à contribuer à la réalisation des objectifs de rénovation énergétique des bâtiments. Un appel qui, visiblement, n’a pas eu l’effet escompté…
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Jean-Christophe Repon, président de la Confédération de l'Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment, le 7 septembre dernier lors de la conférence de rentrée.

Jeudi 7 septembre dernier, Jean-Christophe Repon, président de la Confédération de l'Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment (CAPEB), syndicat patronal représentant l'artisanat du bâtiment, a tenu une conférence de presse de rentrée. Étaient présents à ses côtés David Morales, vice-président en charge des affaires économiques, Corine Postel, première vice-présidente et Christophe Bellanger, trésorier.

"Au rythme où notre activité baisse, les objectifs du Gouvernement en matière de rénovation énergétique et d'atteinte de la neutralité carbone pour le logement en 2050 ne pourront pas être tenus.” Jean-Christophe Repon, président Capeb.

En cause de ce constat, des chiffres qui témoignent de la baisse d’activité qui a été enregistrée au deuxième trimestre de cette année 2023 : 

  • -0,5% sur l’activité globale de l’artisanat du bâtiment ;
  • -1,5% pour l’activité dans le neuf qui poursuite sa chute ;
  • Aucune amélioration pour l’activité de rénovation.

À noter que les travaux d’amélioration de la performance énergétique des logements stagnent à 2 % « alors qu’ils devraient tirer la croissance vers le haut au regard de l’ampleur des besoins et des dispositifs de soutien à ces marchés ».

Des réponses gouvernementales qui ne sont pas à la hauteur de la réalité du terrain

Le Président a clairement exprimé que « les mesures de soutien au marché de la rénovation énergétique ne sont pas à la hauteur des enjeux ni adaptées aux ambitions ».

Autre fait problématique, la confiance des ménages qui reste fragile, avec comme indicateur clé l’évolution du taux d’épargne. Ces fluctuations, couplée à des démarches administratives jugées trop complexes, n’encourent pas la consommation et encore moins la volonté de s’engager dans des travaux.

Des freins au développement du marché persistants

Les mesures de soutien gouvernementales censées galvaniser le développement du marché de la rénovation énergétique n’ont pas aidé à effacer les obstacles : « les dispositifs sont complexes, sans cohérence, et imposent des contraintes administratives décourageantes pour les entreprises. ».

De son côté, David Morales a précisé qu’environ 60.000 entreprises sont qualifiées RGE, mais leur nombre tend à se réduire.

Rappelons que la CAPEB avait émis 15 propositions concrètes qui ont été reprises par de hautes instances dans leurs rapports officiels ainsi que par la filière, avec un effet d’annonce réussi, mais sans aucune retombée concrète.

"Pire, les dernières annonces vont à l'encontre d'une redynamisation du marché et du pouvoir d'achat des ménages : interdiction des mono-gestes dans les passoires thermiques, rénovation globale privilégiée, remise en cause de la TVA à 10%... tout ceci n'est pas très encourageant”.

Mieux valoriser les petites entreprises du bâtiment  

Enfin, les représentants de la CAPEB ont pointé l’incohérence du discours d’Emmanuel Macron, enregistré aux Journées Professionnelles de la Construction, organisées par la CAPEB, qui se tenaient cette année à Lille.

Le chef de l'État avait déclaré “Les entreprises artisanales représentent beaucoup pour notre pays, des savoir-faire, de l’emploi, de l’activité, mais aussi une culture entrepreneuriale. Votre engagement pour la qualité de vie des Français et pour la cohésion des territoires. Tout cela est absolument nécessaire.”

La CAPEB demande aujourd’hui à ce que ce discours laisse place aux actes, avec une meilleure écoute des TPE et une meilleure reconnaissance de leur place dans la société et dans l’économie. Comment ? Par des actions concrètes comme l’organisation d’assises du bâtiment, ou encore la mise en place effective des Accompagnateurs Rénov sur l’ensemble du territoire.

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